Le territoire de la municipalité est grand, la majorité des habitants vivent loin du village et les familles sont nombreuses, d’où la nécessité d’avoir plusieurs écoles de rang. Dès 1871, on trouve une école dans le 2e rang d’Abercrombie et une autre dans le 11e rang de Kilkenny. Plus tard, le lac des Quatorzes Îles, le lac Écho, le lac Connelly et le boulevard des Hauteurs auront la leur. L’école du village, située à l’emplacement où se trouve aujourd’hui le garage Beauchamp, est cons truite vers 1912. On a aussi fait  l’école dans une maison privée sur la rue Morin qu’on appelait alors « la petite rue ». Dans les années trente, le village de S a i n t – H i p p o l y t e compte encore sept écoles qui desservent environ 250 élèves.

L’école du village, construite vers 1912, sera vendue en 1958 au marchand général, M Laurier Labelle, puis démolie pour faire place à son garage. photo : Société d’histoire de la Rivière-du-Nord

L’école du village En septembre 1935, Pauline Brisson entre à l’école du village de Saint-Hippolyte  « Marie-Laure, l’institutrice, m’a alors sou – haité la bienve nue (…). Quelle différence il y avait entre la discipline rigoureuse de l’école Stadacona de Montréal, tenue par des religieuses, et celle de Saint Hippolyte! À l’école du village, c’était aussi « relax » que dans la cuisine de maman.  Nous étions environ une vingtaine d’élèves – toutes catégories comprises. » En effet, comme toutes les écoles de rang, l’école du village accueille dans une même classe des enfants de tous âges, de la première à la septième année. Ils apprennent les Prières, le Catéchisme, l’Histoire sainte, l’Orthographe, la Grammaire, l’Histoire du Canada, la Géographie, la Lecture, les Tables, l’Arithmétique et la Numération. On considère que la présence de grands tableaux noirs est un gage de réussite et d’un bon enseignement!

 

Mademoiselle Tessier et ses élèves se rendent à La Fougeraie entaxi-carriole, lors de la distribution des prix de fin d’année. Le patron de l’auberge, M. Jean Lallemand, les reçoit avec gâteaux et crème glacée.

La maîtresse d’école

Mademoiselle Marie-Laure Tessier enseigne à l’école du village pendant une quinzaine d’années (1935 à 1949). Elle débute comme institutrice à l’école de rang du boulevard des Hauteurs, près du lac Maillé, et reçoit 43 élèves de tous âges et de tous niveaux. Son salaire est de 300 $ par année. À l’école du village, elle enseigne à 20 élèves et reçoit un salaire annuel de 250 $. Une pièce de l’école lui sert de logement. Il n’y a pas d’électricité alors qu’il y en a ailleurs dans le village depuis 1938. Elle offre de payer les 35 $ pour la faire installer, mais le président de la commission scolaire refuse. Elle doit acheter elle-même une fournaise à l’huile! Mademoiselle Tessier ne conçoit pas l’enseignement sans la musique et organise maints spectacles avec ses élèves. Elle jouera aussi de l’orgue à l’église de Saint-Hippolyte pendant plus de quarante ans. Mme Suzanne (Lauzon) Thibault se rappelle que dans les années quarante, elle a « marché au petit catéchisme » avec Mademoiselle Marie-Laure. Celle-ci préparait tous les enfants du village et des rangs à faire leur première communion, enseignement qui était dispensé pendant trois jours, à la salle paroissiale, car l’école du village était trop petite pour accueillir autant d’enfants.

 

La maîtresse d’école, Mlle Marie-Laure Tessier et ses élèves, les enfants Bourque, Blondin, Gohier et Weeks.

Les autres écoles

Devant la nécessité de réunir tous les enfants des rangs et du village dans une seule école, on construit en 1956 l’école Notre-Dame du Rosaire qui comporte trois classes et un logement. L’école centrale est située sur un terrain donné par la fabrique, celui sur lequel se trouvait autrefois la salle paroissiale. Quatre ans plus tard, elle est déjà trop petite et on doit aménager trois classes supplémentaires dans le magasin général.

L’école centrale du village, Notre-Dame du Rosaire, construite en 1956 sur le terrain de l’ancienne salle paroissiale. Mme Madeleine Fournier en a été la directrice. Cette école devient l’hôtel de ville (La Communale) vers 1985. photo : Société d’histoire de la Rivière-du-Nord

Labelle. Le village a donc besoin d’une autre école! L’école Christ-Roi, construite en 1962, reçoit les élèves du deuxième cycle, de la 4e à la 7e année, alors que les trois classes du premier cycle demeurent à l’école Notre-Dame du Rosaire. Quant aux étudiants du secondaire, ils doivent aller à l’extérieur du village. Entre 1958 et 1962, la commission scolaire fermera toutes les écoles de rang. L’école du village est vendue en 1958 à M. Laurier Labelle, qui la fait démolir pour bâtir un garage sur le même site. Vers 1980, le ministère de la Santé déclare désuètes et insalubres les deux écoles du village et menace de transporter les élèves à Saint-Jérôme. Des travaux d’amélioration et d’agrandissement commencent donc à l’école Christ-Roi et aboutissent en 1985 à la création du Centre éducatif et communautaire qui accueille aujourd’hui 470 élèves. Il y a toujours des problèmes d’espace.

Le Centre éducatif et communautaire, construit en 1985 sur le site de l’école Christ-Roi.
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