Les paroissiens du village de Saint-Hippolyte réunis pour le Festival des neiges vers 1949.

On assiste aux progrès fulgurants de l’industrialisation et de l’urbanisation. La construction de l’autoroute des Laurentides à la fin des années cinquante porte le coup de grâce au chemin de fer et favorise l’utilisation de l’automobile. Les années soixante marquent l’époque de la Révolution tranquille et des bouleversements sociaux, le déclin de l’Église et de la société traditionnelle québécoise qui s’effondre sous le rouleau compresseur de la modernité. La transformation généralisée des chalets d’été en résidences permanentes fait des Basses-Laurentides une banlieue de Montréal qui connaît une croissance démographique rapide. Les années 1970 se déroulent sous le signe de la politique et des conflits avec Tricofil, Sogefor et Mirabel, alors que les années 1980 et 1990 se passent sous le signe de l’économie et de la concertation. 

La maisonnette de M. Richard de Ning Travers sera intégrée à la Villa Notre-Dame de la Paix, construite en 1948 pour les Soeurs de Miséricorde.

En marche vers la modernité

La Paroisse de Saint-Hippolyte devient la Corporation municipale de Saint-Hippolyte le 4 septembre 1951. Le village change alors de statut et se modernise. La municipalité améliore l’état des routes qui nuit au tourisme : elle achète des équipements d’hiver et procède au pavage des routes. Tous les chemins non pavés sont rechargés de gravier dans les années soixante et, pour la première fois, huilés pour prévenir la poussière. Un service des incendies, une brigade de pompiers volontaires et un département de police municipale voient le jour sous l’administration Thériault. Saint-Hippolyte veut attirer les touristes mais aussi des résidents permanents. « C’est l’endroit idéal pour ériger votre industrie, votre résidence et votre chalet (hiver-été) », clame sa publicité. 

Enfin des équipements pour ouvrir les chemins l’hiver grâce au maire Félix Maillé !

Le développement résidentiel

Au cours des années d’après-guerre, de plus en plus de chalets d’été se transforment en habitations permanentes autour des lacs situés sur le territoire de la municipalité. Des citadins viennent également s’installer au village et se construisent une résidence permanente. C’est le cas de la famille Chartrand. M. Avila Chartrand, qui a servi dans l’Aviation canadienne et comme pompier à la Ville de Montréal, s’installe à Saint-Hippolyte où il a de la parenté. Sa femme, Amanda, et ses enfants, Avila, Jean-Paul, Émile, Thérèse et Marguerite l’accompagnent. Avila est l’un des premiers sapeurs, avec M. Jacques Dagenais, à actionner la pompe à incendie que le maire Maillé avait installée sur les lieux où se trouve aujourd’hui le local communautaire. Il sera tour à tour pompier, policier et sacristain. On le considère en 1969 comme l’une des figures les plus dominantes de sa paroisse. Son épouse, Amanda, qui agit souvent comme sage-femme, se dévoue à la cause des plus démunis, à L’Ouvroir, organisme charitable fondé en 1964. M. Laurier Labelle et M. Paul Ménard en sont également membres. Elles distribuent aux familles dans le besoin des vêtements qu’elles ont confectionnés ou reprisés.

La Villa Notre-Dame de la Paix est un autre exemple de construction résidentielle, quoique différent de par ses buts. Elle appartient aux Sœurs de Miséricorde qui, en 1947, achètent le terrain et la maisonnette de M. Richard de Ning Travers pour y construire une maison de repos et de vacances pour la communauté. Les sœurs connaissent le village grâce à Mgr Georges Chartier, évêque de Montréal, qui passe plusieurs étés chez son ancien vicaire, M. Gustave Parizeau, curé de Saint-Hippolyte de 1942 à 1949. À la mort de M. Travers, Mgr Chartier prête 5 000 $ aux Sœurs de Miséricorde pour leur permettre d’acheter le terrain. Cette communauté religieuse de Montréal, dont la vocation est d’aider les mères célibataires, fut fondée en 1848. Rosalie Jetté, veuve, mère de onze enfants et « sage-femme » certifiée. Soeur Andréa Laliberté est la directrice actuelle de la Villa qui peut recevoir jusqu’à 15 religieuses à la fois.

Le futur Cercle de fermières et le maire, M. Gérard Thériault, devant la maison du centenaire, en 1969. Cette maison, ayant appartenu à Louis-Auguste Morin, fut construite au lac du Pin rouge en 1837, puis déménagée sur le terrain de l’église. Lors de la donation du terrain à la paroisse en 1869, la maison fut déménagée en bas de la côte du village, sur le chemin du lac de l’Achigan. La mère de M. Vianney Lauzon, Florence Morin, est née dans cette maison. Vianney aussi….dans le même lit de fer !

 

Inauguration officielle de la bibliothèque municipale, le 13 novembre 1977, en présence du curé René Gagnon, du maire Roger Cabana, de l’une des fondatrices de la bibliothèque, Mme Mona Cabana, et de saint Hippolyte lui-même, personnifié par M. Jean Morcrette.

Le développement touristique

Sans l’industrie touristique, les gens du village n’auraient pu survivre, car la culture de la terre a été abandonnée depuis des années. En 1964, il ne reste plus que deux cultivateurs véritables dans tout le village qui compte 235 familles résidentes. Plus de 15 000 personnes séjournent régulièrement à Saint-Hippolyte durant l’été et près de 6 000 touristes y passent la fin de semaine durant l’hiver. Tout près du village, le célèbre Mont-Tyrol, station de ski construite en 1955 par M. Jacques Dagenais, contribue à l’affluence touristique. Le Victory Bus, qui fait la navette entre Montréal et Saint-Hippolyte depuis 1949, déverse également son lot hebdomadaire, ou estival, de visiteurs et de vacanciers. Après la fermeture du Mont-Tyrol en 1981, « le village a changé d’allure », raconte Mme Thibault, « car le touriste louait en fonction du Mont-Tyrol, beaucoup de chalets ont alors été vendus, les propriétaires étaient plus âgés, mais pour nous, à la quincaillerie, les affaires étaient bonnes, car tous ceux qui se construisaient des résidences venaient acheter chez nous, ce sont les gens autour des lacs qui faisaient vivre les commerces du village. La population du village lui-même n’a pas tellement changé, le village n’a pas grossi non plus, il n’y a pas eu de construction de logements, par exemple. »

 

Le curé Dallaire et le maire Thériault coupent le gâteau de fête du centenaire de Saint-Hippolyte. Ils sont accompagnés de Suzanne et André Thibault, Mireille et Paul Ménard, Maurice Giroux et son épouse, le curé Lauzon et une personne non identifiée.Le centenaire de la municipalité de Saint-Hippolyte

Les autorités paroissiales s’associent à la Chambre de commerce pour préparer les activités du centenaire de la fondation religieuse de Saint-Hippolyte (1869-1969). Les épouses des conseillers municipaux et d’autres femmes de la paroisse se mobilisent pour amasser les fonds nécessaires. Les festivités commencent par une messe commémorative, célébrée par Mgr Émilien Frenette, évêque fondateur du diocèse de Saint-Jérôme. Elles se poursuivent par le fameux Carnaval du centenaire, organisé par le Cercle paroissial des loisirs de Saint- Hippolyte, dont le président est Fernand Dagenais, secrétaire-trésorier de la Municipalité, et par une fête champêtre qui se tient derrière l’église. Les dames de Saint-Hippolyte, vêtues de costumes des années 1860, font revivre la dure période des débuts du village. Mme Suzanne Thibault raconte que « les 34 femmes, qui avaient mobilisé leurs énergies pour organiser les fêtes du centenaire, décidèrent ensuite de continuer à se rencontrer et à travailler ensemble ». C’est ainsi que naquit, en 1969, le Cercle de fermières de Saint-Hippolyte. M. Roland Lauzon, petit-fils d’Auguste Morin et arrière-petit-fils de Louis, prête sa maison, devenue la « maison du centenaire » au tout nouveau Cercle de fermières et autres organismes communautaires.

Le marché d’alimentation de Saint-Hippolyte, le Bonichoix, sera bientôt méconnaissable. Le propriétaire actuel, M. Paul de Montigny, a des projets d’agrandissement et de construction.

Le développement municipal

Depuis les trente dernières années, la municipalité de Saint-Hippolyte n’a pas cessé de progresser. Elle construit le Bivouac (Pavillon Roger-Cabana), qui accueille les multiples associations qui se sont créées depuis le début des années soixante-dix. En 1977, Mmes Mireille McNulty et Mona Cabana démarrent une bibliothèque municipale qui sera dirigée ensuite par MmesThérèse Rajotte, Pierrette Asselin et Élise Chaumont. La bibliothèque est d’abord logée dans la sacristie de l’église, puis à l’hôtel de ville, à partir de 1987. Plusieurs associations et organismes communautaires voient le jour dont Le Sentier en 1983 et la Garderie communautaire en 1985. En 1997, la municipalité compte quatorze associations de propriétaires, trois associations de protection de l’environnement, quinze clubs récréatifs et sportifs, deux associations pour les aînés et un club social. Sous l’administration de Georges Loulou (1985- 1993), on assiste à la construction de 470 nouvelles résidences, à la mise en place de l’aqueduc municipal, à la rénovation du Pavillon Roger-Cabana et à la construction de la résidence Delphis-Labelle. On instaure également les programmes de dépollution des ruisseaux, de réfection des fosses septiques et de récupération des matières recyclables. La première édition de Montagne-Art a lieu en 1986. L’administration du maire Laflamme (1993-1997) se distingue, entre autres, par le fameux dossier du site d’enfouissement et par l’achat du réseau d’éclairage des rues. L’administration des années 2000, celle du maire Yves St-Onge, a défini les grandes orientations d’aménagement et de développement concernant l’habitation, l’industrie, les institutions, les parcs, espaces verts et équipements récréatifs, le récréo-tourisme et le patrimoine. Elle s’est également donnée un nouveau logo et un nouveau slogan : « Il fait bon vivre et travailler à Saint-Hippolyte ! »

Création d’un service des incendies, formation d’une brigade de pompiers volontaires et mise sur pied d’un service de police municipale sous l’administration du maire Gérard Thériault, dans les années soixante. En 1965, M. Jean Bélair est chef de police et chef du service des incendies.
Les Anciens du village réunis au Domaine Cabanac à l’automne 1958 dans le cadre des Parentés surprises organisées par les Cabana. Assis, de g. à d. : M. Albert Lauzon, M. et Mme Jos Guénette, M. Élie Lachance, M. et Mme Duchesneau, Mme Jos Dagenais, Mme et M. Urgel Fournel, Mme Racine. Debout, de g. à d. : Mme Micheline et M. Marcel Cabana, M. Roger Cabana et Mme Mona Cabana, Mme Félix Maillé, un curé non identifié, M. Félix Maillé, Mme Laura Cabana, Mme Fleurette Champoux et M. Vianney Lauzon.

 

 

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