Érosion et ruissellement
Pour consulter le règlement, voir le règlement de zonage 1171-19 (sections 7.6 et 7.7).
Afin de solutionner, avant qu’elles ne se produisent, les problématiques reliées à l’érosion, au transport des sédiments et à la surcharge du réseau pluvial municipal existant, la Municipalité de Saint-Hippolyte s’est dotée de nouvelles dispositions réglementaires visant :
- le contrôle des eaux de ruissellement sur les terrains individuels ;
- le contrôle de l’érosion au moment de la réalisation de certains travaux.
Gestion du ruissellement
Le ruissellement: c’est quoi ?
À chaque pluie, une certaine proportion de l’eau est captée par la végétation et s’évapore, une autre proportion s’infiltre dans le sol pour alimenter des eaux souterraines et une autre proportion, ruisselle à la surface du sol. Le ruissellement est donc cet écoulement du surplus des eaux de pluie à la surface du sol, qui n’a pu s’infiltrer ou s’évaporer.
Ce sont les eaux de ruissellement qui nous causent des problèmes… En ruisselant, l’eau transporte des particules de sol, des fertilisants, des contaminants et des polluants. Les études démontrent que la majeure partie de la pollution des cours d’eau provient des eaux de ruissellement. Mais au-delà de la qualité de l’eau, c’est la quantité d’eau qui arrive dans les fossés et les cours d’eau qui est problématique.
Plus on imperméabilise le sol (béton, asphalte, constructions), moins l’eau s’infiltre et plus le volume d’eau qui ruisselle est important. Moins il y a d’arbres, plus l’eau ruisselle. Plus le secteur est en pente, plus l’eau ruisselle rapidement. Dans ces conditions, les fossés et les cours d’eau réagissent fortement après des pluies importantes, ce qui cause des problèmes d’érosion, d’inondation et des dommages aux infrastructures, telles que nos routes et nos maisons.
Comment puis-je réduire les impacts du ruissellement à l’échelle de mon terrain ?
Il suffit de rediriger l’eau pluviale vers un milieu perméable. Ainsi, une proportion de l’eau sera infiltrée dans le sol et moins d’eau sera transportée vers les fossés, les cours d’eau et éventuellement, les lacs. Il s’en suivra une diminution de l’érosion et du transport de polluants, ainsi qu’une meilleure santé de nos lacs et cours d’eau.
- Les gouttières
Débrancher les descentes de gouttières du fossé élimine les apports rapides et importants d’eau en temps de pluie. Il est possible de diriger la descente de gouttière vers un ouvrage d’infiltration ou un espace boisé pour favoriser l’infiltration de l’eau dans le sol. L’utilisation d’un baril récupérateur d’eau constitue également une option simple et peu coûteuse qui permet de récupérer les eaux de pluie pour les usages extérieurs et… réduire la consommation d’eau potable.
- Les matériaux perméables
Réduire les surfaces imperméables à l’échelle d’un terrain permet de réduire le ruissellement et de favoriser l’infiltration. L’aire des entrées de garage devrait être limitée au minimum et être construite avec des matériaux perméables tels que le gravier, les pavés poreux, les pavés engazonnés, etc. Le profil de l’entrée et du terrain devrait être aménagé de façon à diriger le ruissellement vers les milieux perméables tels qu’un espace boisé, un jardin pluvial, un puits d’infiltration ou autre, et non vers le fossé ou la rue.
- Le jardin pluvial et le puits d’infiltration
Il s’agit de deux techniques qui contribuent à améliorer l’absorption de l’eau pluviale dans le sol. Pour plus de détails sur la conception de ces aménagements, consultez les fiches techniques correspondantes en bas de page.
- La végétation
Un couvert végétal important favorise la rétention, l’absorption et l’évapotranspiration de l’eau de pluie, en plus de fournir un milieu ombragé, agréable et esthétique aux citoyens. Augmenter l’aire des plates-bandes sur votre terrain, de même que le nombre d’arbres, et diminuer la surface en pelouse sont tous des gestes qui contribuent à atténuer les impacts négatifs du ruissellement.
Pour les terrains riverains d’un lac ou d’un cours d’eau, conserver une bande de végétation à l’état naturel (d’un minimum de 5, 10 ou 15 mètres de profondeur selon la situation) réduit la vitesse d’écoulement des eaux de ruissellement, favorise l’infiltration de l’eau dans le sol et limite l’érosion des berges.
- Les fossés
Cesser de tondre la pelouse et la végétation dans les fossés, afin d’augmenter leur capacité de filtration et de rétention.
La réglementation
Un minimum de 80 % des débits générés par des précipitations, provenant notamment des déversements des gouttières et des eaux de ruissellement des surfaces imperméables ou semi-perméables (aires gazonnées, stationnements, allées véhiculaires, etc.), doit être capté et infiltré sur les terrains individuels. Cette norme s’applique aux travaux suivants :
- Construction neuve ;
- Reconstruction ;
- Agrandissement d’un bâtiment principal d’une superficie de 18 mètres carrés et plus ;
- Garage détaché d’une superficie de 50 mètres carrés et plus ;
- Aire de stationnement ;
- Allée véhiculaire.
Au moment de la planification votre projet, informez-vous auprès de la Municipalité des détails de la réglementation et consultez les fiches techniques mises à votre disposition.
Contrôle de l’érosion
Une des principales causes du vieillissement prématuré des lacs au Québec est la mauvaise gestion de l’érosion, causée par la mise à nu du sol lors de travaux (construction de maison, stationnement, allée véhiculaire, déboisement, etc.). Ainsi, une fois qu’un sol est mis à nu et que ce dernier est exposé aux précipitations, les particules de sol se dirigent vers les fossés et les cours d’eau, causant une réduction de la transparence de l’eau, la prolifération de plantes aquatiques et d’algues, une augmentation de l’apport en nutriments, la destruction des frayères et la mort des poissons.
D’un point de vue économique, l’érosion coûte cher :
- Augmentation du compte de taxes municipales due aux coûts de maintenance, de réparation et d’entretien des chemins, ponceaux, fossés et ouvrages de captage des sédiments ;
- Diminution de la valeur récréative de nos lacs, et par le fait même, diminution de la valeur des propriétés riveraines et ce, en raison de la prolifération excessive de plantes aquatiques et de la dégradation de la qualité de l’eau résultant de l’apport de sédiments dans nos lacs.
Saviez-vous que…
- Les opérations d’entretien des fossés, chemins et accotements endommagés nécessitent chaque année le travail d’une équipe des travaux publics de mai à novembre ;
- L’utilisation d’une mini-excavatrice coûte 50 $/heure, incluant l’opérateur ;
- 20 000 $ sont investis chaque année par la Municipalité spécifiquement pour la location d’équipement requis au retrait des sédiments accumulés dans les fossés ;
- Le nettoyage des 115 trappes à sédiments se trouvant sur le territoire de Saint-Hippolyte coûte environ 20 000 $ annuellement ;
- Depuis 2012, le Conseil municipal investi 200 000 $ par année pour corriger les problématiques relevées en 2011 sur le réseau de drainage municipal ;
- Le Service de la voirie de Saint-Hippolyte dépense en moyenne 50 000 $ par année en réfection de fossés et ponceaux endommagés par le ruissellement.
La réglementation
Dorénavant, des mesures doivent être prises lors de travaux nécessitant le remaniement, le nivellement ou tout autre travail du sol afin d’empêcher le transport hors du terrain des particules de sol, de quelque grosseur qu’elles soient, par l’eau de ruissellement. Les travaux principalement assujettis sont :
- La construction, l’agrandissement ou la démolition d’un bâtiment principal ;
- La construction d’un garage détaché ;
- La construction ou le déplacement d’une installation sanitaire ;
- Le forage d’un puits ;
- La construction d’une allée véhiculaire dans une pente supérieure ou égale à 12 % ;
- Les travaux de remaniement ou de nivellement de sol affectant une surface de 300 mètres carrés ou plus, incluant les déblais.
Les différentes mesures devant être prises comprennent entre autres :
- Le recouvrement des tas de terre et des sols mis à nu ;
- La mise en place de barrières à sédiments ;
- La collecte et la filtration des eaux de ruissellement ;
- La végétalisation des endroits remaniés.