(sources: www.rappel.qc.ca et www.banderiveraine.org)
Contrairement à ce qui se fait dans un jardin paysager, il n’est généralement pas conseillé de modifier la qualité du sol lors d’une plantation dans la bande riveraine. Les plantes indigènes, plantées dans les conditions qui leur conviennent, s’adaptent mieux si le sol n’est pas modifié. En fait, si on amende (ajout de fertilisants) trop le sol de plantation, les racines auront de la difficulté à se développer rapidement dans le sol qui n’a pas été remanié. Si on pense que la qualité du sol ne peut répondre au besoin des plantes, on commence par avoir recours à une analyse et, si nécessaire, on fait des apports. Les amendements se font alors dans le trou de plantation. On prend aussi grand soin lors de la manipulation de sortir les surplus de sol de la bande riveraine.
1 – Renaturaliser une pelouse :
Au bord de l’eau, la pelouse est considérée comme un aménagement artificiel. Sa hauteur réduite et son faible enracinement l’empêchent de contrer l’érosion du sol et de filtrer les polluants de l’eau.
Pour planter dans une pelouse :
a. Creuser, à travers le gazon, un trou assez grand pour y faire entrer aisément toute la base du plant

Image: banderiveraine.org
b. Ameublir la terre dans le trou, particulièrement si elle est compactée, et arroser le fond du trou.
c. Introduire le plant bien droit et, lorsque le trou est rempli aux deux tiers, tasser la terre.

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d. Verser de l’eau afin d’éliminer les poches d’air.
e. Entourer de terre jusqu’au haut du collet qui doit se trouver au niveau du sol.
f. Faire une bavette autour du trou avec de la tourbe afin que l’eau des pluies ou d’arrosage y demeure.

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g. Si le terrain est en pente, veiller à ce que la bavette soit orientée vers le sens descendant de la pente.
h. Tailler les branches endommagées ou morte, si nécessaire, et arroser de nouveau.
À NOTER: Les plages naturelles, qui s’apparentent à un sol nu, n’ont pas besoin d’être reboisées par des végétaux. Par contre, il est fortement recommandé de renaturaliser les pourtours gazonnés de ces plages, s’il y a lieu.
2 – Renaturaliser une rive exposée aux vagues :
Attention! Un permis municipal est requis !
a. Creuser une tranchée de 25 cm de profondeur, à environ 30 cm de la ligne des hautes eaux.

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b. Recouvrir la tranchée et ses bords d’un morceau de jute et remplir de matériaux meubles (terre et sable).

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c. Mettre les plants en terre à 0,5 m de distance et replier en ordre les côtés du morceau de jute vers les plants, pour les protéger du ressac.

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d. Faufiler la jute avec une grosse ficelle. Placer des pierres autour des plants et les y laisser durant une période de 2 ans, le temps que les racines prennent bien en terre.

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3 – Végétaliser un mur ou un muret :
Les murs existants devant être laissés en place, on doit chercher à les végétaliser afin d’éviter les problèmes reliés à l’accumulation de chaleur et au transfert de celle-ci à l’eau. Il existe trois situations :
a. Le mur avec plage naturelle en avant :
On peut planter des arbustes et des plantes grimpantes au pied et au-dessus. On sélectionne des végétaux qui aiment avoir les pieds dans l’eau ou qui peuvent subir des inondations passagères selon le cas.

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b. Le mur sans plage en avant :
La base du mur étant dans l’eau de façon prolongée ou permanente, et donc dans le littoral, on ne peut y planter de la végétation. La végétalisation se fait alors par le dessus. Au sommet du mur on peut installer des plantes grimpantes qui retomberont le long des pierres. On peut aussi planter à quelques distances du mur, des arbustes au port large.

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c. Le mur effondré :
Si les travaux consistent à modifier ou retirer la structure, il est impératif de consulter la Municipalité, car un permis est requis.
Dans ce cas, la partie laissée à découvert en arrière du mur doit être végétalisée. Suivant la situation, le terrain peut demander
d’être retravaillé de façon à mettre en place une pente stable. Le remblai étant interdit, il faut alors stabiliser le talus tel quel ou abaisser sa pente. L’utilisation d’un tapis antiérosion pour recouvrir la nouvelle pente est parfois nécessaire. Par la suite, on utilise la technique de plantation de base pour mettre les végétaux appropriés en terre. S’il y a un tapis, on y perce des trous. Pour les plantations rapprochées et nombreuses, une telle approche est déconseillée car la toile est alors trop percée et elle perd ses qualités de stabilisation. On peut cependant envisager l’ensemencement.
4 – Renaturaliser un enrochement existant :

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a. Renaturalisation de la partie supérieure d’un enrochement :
Cette technique ne doit être utilisée que pour la plantation d’arbustes de milieu sec.
1) Déplacer quelques pierres afin de former une cuvette dans laquelle on placera le plant.
2) Étendre un morceau de jute dans la cuvette et sur ses bords. Remplir de matériaux meubles (terre et sable) et y introduire le plant.
3) Ramener en ordre les côtés du morceau de jute vers le plant, en terminant avec le côté 4 sur le côté 3 (voir dessin), pour protéger le plant de la retraite des eaux.
4) Entourer le plant de quelques pierres pour consolider l’aménagement.
b. Renaturalisation de la partie inférieure d’un enrochement :
Cette technique ne doit être utilisée que pour la plantation d’arbustes de milieu humide.
1) Déplacer quelques pierres afin de former une cuvette dans laquelle on placera le plant, comme dans la technique précédente.
2) Placer une pierre au centre d’un morceau de jute d’ environ 90 cm par 180 cm. Envelopper la pierre avec la jute et tordre le tissu de façon à former une grosse mèche avec le surplus de jute. Toutefois, ne pas tordre la jute jusqu’au bout. Garder du tissu afin de créer une sorte de poche dans laquelle on dispose le plant et des matériaux meubles (terre). (voir dessins) Installer le tout dans la cuvette et consolider l’aménagement avec quelques pierres.
3) Une variante de cette technique consiste à rouler la jute, sans créer de mèche, pour former un tube dans la cuvette. Déposer une pierre dans le fond du tube (qui est aussi le fond de la cuvette) et le remplir, en partie, de matériaux fins (argile ou silt).
4) Introduire le plant et des matériaux meubles (terre) dans le tube et rabattre la jute de la partie supérieure du tube vers le plant. Entourer de quelques pierres pour consolider l’aménagement.
Le principe de cette technique consiste à faire remonter l’eau jusqu’au plant par capillarité, aidée tant par l’argile que par la jute. Il s’avère donc primordial que la base de la mèche ou du tube touche à l’eau.